Les Frontières de
Haute-Tarentaise

Groupe Folklorique - Savoie - France

Costume

Origines géographiques et historiques

Les costumes savoyards sont riches dans leur diversité, ils diffèrent selon les vallées et villages.

lieu du port du costume

Notre costume était porté dans la zone géographique de la Haute-Tarentaise, de Moutiers jusqu’aux portes de Val d’Isère et de Tignes. La particularité du costume des dames, la coiffe appelée frontière, est devenue au cours du XX ème siècle le symbole de la Savoie. groupe folklorique en costume de fête

A notre connaissance, la première trace iconographique du port de la frontière est une médaille datant de 1554 représentant Marie TUDOR Duchesse de Savoie. Plus proche de nous et dans notre vallée,en 1799,une habitante de Sainte-Foy Tarentaise, était coiffée d’une « ancêtre » de notre coiffe actuelle : Mme EMPEREUR Gabrielle, née SALLIN). Ce costume a sans cesse évolué à travers les générations. Aujourd’hui, notre groupe porte des costumes du début du XX ème siècle (1930 à 1945).

Costumes de fêtes

Le costume féminin :

On appelle Tarines, les femmes qui portaient le costume.

La coiffe, la frontière, est une partie rigide cartonnée à trois pointes, recouverte de galons d’or ou de couleurs. Elle est complétée à l’arrière par un ruban de velours noir, qui enserre les cheveux tressés d’une manière particulière, appelée couèche. A l’avant, la coiffe est aussi ornée d’une bride de perles tissées ou tricotées. Sur l’arrière, en fonction des villages, on peut trouver un galon formant un nœud, appelé cordettes

coiffe et costume
costume femme

La femme porte une robe longue, en lainage, ceintrée à la taille et comportant 80 à 130 plis « canons » à l’arrière. Les plus anciennes robes étaient de couleur marron, verte ou bleu marine, obtenues par teinture naturelle. La couleur synthétique noire est apparue au début du XXème. Les emmanchures laissent paraître des nids d’abeilles ou manches à bu. La robe est ornée de galons de velours ou de dentelles.

La Tarine porte une pièce de tissu blanche, appelée modestie, sur laquelle sont cousues des bandes de dentelles tuyautées et amidonnées. Ce plastron met en valeur les bijoux savoyards : plusieurs types de châles la croix et le cœur. Cet ensemble est complété par les boucles d’oreilles typiques et le sautoir.

costume feminin bijoux

Le châle, posé en un joli décolleté, est épinglé, comme toutes les pièces du costume, sur la robe. Celui-ci est assorti ou non au tablier. Selon les époques, le châle peut être : une simple « indienne » de coton imprimé, de la soie frappée ciselée, aux motifs floraux, du velours broché, aux motifs floraux, du velours brodé, au fil d’or pour la mariée. Le pourtour des châles est agrémenté de franges ou de dentelles. Ces dames portent des bas en laine noirs et sont chaussées de bottines ou chaussures à lacets noirs. châles brodés soie et or

Les enfants :

Les fillettes portaient un bonnet puis la coiffe à partir de 7 ou 8 ans. Les garçonnets portaient un béret ou un chapeau.

costume fillette costumes jeunes enfants

Le costume masculin :

En costume de fête, l’homme portait une chemise blanche en lin ou en chanvre pour les plus anciennes ou en coton plus récemment. Certaines chemises avaient un col montant, d’autres un col cassé. A l’occasion du mariage, on pouvait trouver des chemises avec un plastron plissé. Les chemises étaient agrémentées d’un nœud papillon, d’un cordonnet noué ou d’une cravate. Au début du 20 ème siècle, ces cravates étaient constituées de deux pans d’environ 30 cm, en tissu de soie ou en perles tissées ou tricotées. L’homme portait un pantalon de fête en coton de couleur noire ou en drap de laine dit « de Bonneval » de couleur grise ou beige. La plupart de temps, les pantalons étaient agrémentés de boutons pour être portés avec des bretelles. La chemise et le pantalon étaient surmontés d’un gilet.

costume masculin de fête costume masculin avec galoches

La devanture de celui-ci pouvait être en soie, en coton ou en lainage. Certains gilets en soie pouvaient avoir un col, ceux-ci étaient réservés au mariage. La plupart du temps, des poches étaient cousues sur le devant du gilet, l’une d’entre elles servait à cacher le seul bijou que portait l’homme : sa montre à gousset. Celle-ci était reliée par une chaine ouvragée à la boutonnière du gilet. A l’arrière, le gilet était légèrement resserré par une boucle en métal. En tenue de cérémonie, l’homme portait un chapeau en feutre noir, marron ou gris. Les chaussures portées étaient en cuir et à lacets noirs. Certains souliers étaient légèrement montants, type bottines. Selon, la richesse de la famille, l’homme pouvait porter des chaussures en cuir avec lacets et semelle de bois cloutée, appelée galoches.


Habits de travail

le groupe aux foins

Le costume de fête n’était pas adapté aux travaux quotidiens de la terre et aux différentes tâches auprès des animaux.

Les femmes :

Elles portaient une frontière dite « de tous les jours » beaucoup plus sobre, recouverte de galons unis ou imprimés mais sans éclat. La coiffure (la couèche) était identique et portée tous les jours. Par contre, la coiffe était protégée du soleil et de la poussière par un fichu ou « mouchoir de tête ». Ce foulard carré était en coton uni ou imprimé (blanc à petites fleurettes pour les adolescentes, marron uni ou sombre pour les femmes plus âgées : Revue Savoie, Célestin FREPPAZ, 1956). Le fichu était relevé sur le milieu du front, découvrant la pointe de la frontière et était coincé sous la coiffe au niveau des tempes. La bride était présente mais, elle aussi, était beaucoup moins éclatante parfois même unie et sans motif. Généralement, la robe était remplacée par une jupe plus courte en drap ou en laine naturelle de couleurs différentes suivant les époques : écrue, grise, marron, vert foncé ou noire, couleur la plus utilisée récemment. Les femmes portaient un caraco, sorte de corsage plus ou moins étroit en drap ou coton, uni ou imprimé, fermé sur le devant par des crochets. Sur la jupe, elles portaient un tablier en coton uni, fleuri ou rayé avec ou sans bavette. Elles étaient chaussées de galoches avec des semelles de bois qui pouvaient être cloutées pour l’hiver.

frontiere foulard tenue travail
tenue travail femmes au foin teue de travail femme au rouet

Dans certaines circonstances (marché, veillée...), le caraco pouvait être davantage ouvragé (dentelle, pinces, boutons...) et la coiffe portée sans fichu.

Les enfants étaient habillés comme leurs ainés mais souvent avec des habits trop grands ou trop petits !!! Une pièce d’habit faisait plusieurs années !

tenue de travail enfants

Les hommes :

tenue travail homme

Les hommes portaient pour les travaux soit un chapeau « usé » soit un béret en feutre noir. La chemise de travail (à manches longues) était souvent de couleur claire unie ou rayée. Les plus anciennes étaient en chanvre, en lin puis en coton. Un gilet de couleur sombre, rehaussait la chemise. Il était en drap ou lainage voire même en velours. Souvent, les hommes portaient un mouchoir en coton, noué autour du cou, qui servait à essayer la sueur. Le pantalon était confectionné en drap de laine (drap de Bonneval), plus ou moins épais suivant les saisons. Il était le plus souvent noir ou de couleur sombre : gris, marron et maintenu par des bretelles à boutons. Très souvent, une ceinture de flanelle venait protéger les reins contre le froid pendant l’effort des travaux. Une épaisse veste en lainage ou en drap pouvait compléter la tenue masculine de travail. Comme les femmes, les hommes portaient des galoches.

hommes au travail de fauchage

Dans notre groupe, les musiciens sont habillés comme les autres ou portent des habits de maquignons et autres colporteurs ...

tarines et musiciens colporteur